|
dimanche 4 novembre 2007 par
Victor DEGORGUE
Petits et grands Veauchois posent fièrement avec l’équipage
Le 2e Peloton du 2e Escadron de chars du 2e Cuirassiers (aux ordres du capitaine Jean Fougère, qui sera tué le 23 Avril 1945 près d’Ulm en Autriche) s’ébranle à son tour. Tout à coup, le « Foucault » se met à fumer puis s’arrête devant chez Ferréol, vendeur de cycles et aussi « taximan » à l’occasion. C’est l’immobilisation complète en raison d’une avarie importante au moteur. L’équipage reste avec le char pour le garder et attendre le dépannage sur place. Comme nous le verrons, il sera long et le blindé va subir, les jours suivants, plusieurs opérations de « cannibalisme », notamment, l’enlèvement de ses chenilles. Elles serviront à réparer des chars avariés dans les combats livrés plus au nord par le Régiment.
Le "Foucault", chenilles démontées
A ce jour, beaucoup d’imprécisions subsistent :
le « Foucault » n’aurait été récupéré par l’Armée que l’hiver suivant.
le « Foucault » ne serait resté à Veauche qu’environ 2 mois avec tout son équipage. Un témoignage recueilli récemment précise : « Il faisait le plein avec des jerricans et le Père Desos est allé demander de l’essence pour son briquet. Ils nous avaient demandé de leur prêter des baquets pour laver leurs vêtements. Ils les ont remplis d’essence et y ont mis les blousons et les pantalons, seule façon pour eux d’enlever le cambouis efficacement. Puis ils nous ont demandé où ils pouvaient se débarrasser de l’essence usée. On l’a précieusement gardée et elle nous a été bien utile, même saturée de cambouis ». (François Villemagne âgé de 24 ans à l’époque et fils du propriétaire du café cité dans l’édition précédente).
4 hommes de l’équipage auraient rejoint un mois plus tard le Régiment quelque part en Moselle. Par la suite, un de ceux-ci aurait été tué en Alsace. Maurice Bonnet le chef de char, serait resté seul avec le blindé, puis aurait rejoint son Régiment. Quand ? Qu’est devenu le tank ? A-t-il été radié des effectifs à Veauche et sa carcasse dépecée pour servi alors à réparer d’autres chars ?
Equipage complet du char Foucault
A la fin de la Campagne d’Allemagne, le 2e Cuirassiers possédait un « Foucault 2 », ce qui confirme que le n° 1, celui de Veauche, avait été radié des effectifs. De plus, des informations existent sur l’Internet, non pas sur le char A4M4 « Foucault » mais sur le M4A1 « Foucault 2 ». On y signale aussi que le char M4A4 « Foch », du 2e Cuirassiers, chef de bord Maréchal des logis Chef Bonnet, a été détruit à la cité Kullmann près de Mulhouse le 27 janvier 1945. Enfin, l’ouvrage d’Alexandre Kaminski [1] stipule qu’au matin de ce 27 janvier, le « Foch » est touché par deux coups de Panzerfaust et a immédiatement pris feu. Les cinq hommes de l’équipage sont tous blessés : le chef de char, le M-d-l-C Bonnet, a reçu plusieurs éclats dans la cuisse et il est brûlé au visage. Les cuirassiers Abt (tireur), Louazani (conducteur), du Passage (aide conducteur) et Diano (chargeur), sont tous atteints plus légèrement. Ils réussissent à sortir du char en feu, mais impossible pour eux de regagner les lignes françaises. Ils resteront plus de six heures dans la neige, avant de pouvoir transporter Bonnet vers un poste de secours. S’agit-il de l’équipage du « Foucault » de Veauche (pas encore remplacé par le « Foucault 2 ») et servant alors sur le « Foch » ? Y a t’il eu deux Bonnet, un sur le « Foucault » de Veauche, un autre sur le « Foch » ?
A ce jour, les recherches continuent. Espérons que prochainement, elles donneront les réponses souhaitées.
Victor DEGORGUE (fin) Article paru dans l’Essor du Rhône.
Nota : mes remerciements à Mme Marie-Odette ROUSSON, de Veauche, pour son amical concours et la communication de quatre illustrations.
--------
notes :
[1] « Les batailles de la Libération et de la Revanche, avec le 2e Cuirassiers, 1944-1945 », par Alexandre Kaminski, 1948.
|
|