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Le Chant d’espoir des bagnards de Mauthausen
a été écrit an mars 1944
au Kommando de Gusen-Mauthausen
par Jean Cayrol et Rémis Gillis
Car nous marchions ici, mes frères, du même pas que les absents !
Quand nous tiendrons dans notre main le premier morceau de pain blanc,
Quand je tiendrai dans mes deux mains ton premier visage d’enfant.
Quand nous verrons sur les chemins, passer la fille et la moisson !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
Quand nous aurons l’amour, le vin et le tabac dans nos maisons,
Quand nous verrons sur la frontière fleurir le premier liseron,
Quand nous serons sur la rivière le premier pêcheur du printemps !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
Quand toute une vie prisonnière pourra être mise en chanson,
Quand nos vergers pleins de lumière auront des fruits dans les saisons,
Quand nous mettrons dans nos prières les maudits noms de nos prisons !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
Alors nous marcherons, mes frères , du même pas que les vivants !
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