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La mémoire repliée des prisonniers de guerre
La mémoire repliée des prisonniers de guerre
 

Peut-on parler d’une mémoire spécifique des Prisonniers de Guerre ?

 
 

dimanche 1er décembre 2002 par Evelyne Marsura

On peut considérer comme assez exceptionnel historiquement l’enfermement collectif pendant plusieurs années des forces vives d’un pays. Quel en fut l’impact ? Pacifisme, rapprochement avec l’Allemagne, propagande communiste, Pétainiste, honte et repli sur soi ... ? demande B.

Si par prisonniers, vous comprenez "prisonniers de guerre" retenus dans les stalags et oflags, vous touchez effectivement à un groupe très nombreux, le plus nombreux même, et manifestement le plus oublié et méprisé par la mémoire collective.

Il y a 1 850 000 prisonniers en 1940. Ils sont encore 940 000 en 1944-45. Beaucoup d’entre eux ne sont libérés seulement en 44-45 et 37 000 ne rentreront jamais, morts en captivité. Robert Franck, dans un article des Cahiers français, montre qu’ils présentent les caractéristiques des poilus en terme de valeurs : fraternité, solidarité, et haine de l’Allemand ( dans un premier temps) qui les a retenus, amplifiées certainement par le long enfermement. Pourtant, rapidement après guerre, leurs associations ont été acquises au rappochement franco-allemand des années cinquante.

Mais, à la différence des poilus de 14-18, leur parole a été discrète et l’écoute rare : ils symbolisaient la défaite de l’armée de 40, l’origine de l’occupation. Un pays n’aime pas les soldats vaincus !
Ils ont souffert des discours et "préoccupations" de Vichy à leur sujet . Il me semble que le silence de la "honte" a été pire pour ceux qui ont été libérés dans le cadre de la Relève. C’est le poids de la collaboration et du pétainisme qui s’étend aux "libérés malgré eux".
Pour ceux qui se sont évadés et qui ont parfois ( souvent ? ) rejoint la résistance en 42-43 , le mérite de l’évasion reste bien confidentiel.

Ils ont souffert aussi de la "concurrence" des déportés, dont les conditions d’enfermement étaient plus "glorieuses" ( la résistance, même si ce n’était pas l’unique fait de déportation, on l’oublie) et plus dures - encore que dans certains stalags , la vie ait été particulièrement difficile - .

Il est symptomatique de les voir rejetés à la fin de la guerre par les Associations d’Anciens Combattants de 14-18 et se regrouper dans des associations distinctes des autres , généralement assez discrètes. Il est symptomatique aussi de voir ces mêmes associations d’Anciens prisonniers de guerre s’ouvrir aux prisonniers d’autres conflits, Indochine et Algérie, qui présentent les mêmes similitudes : pas de victoire et retour au pays, dans le silence des vaincus. Alors oui, il y a eu "mémoire repliée", un repli imposé certainement par les fameux mythes de la libération : Résistance et Victoire finale ne laissaient pas place aux vaincus de 40.


A lire, à visiter :


-  La France des années noires : la mémoire empoisonnée, article de Robert Franck, Cahiers Français n°303, Juillet-Aout 2001, La documentation française

-  Une association et le devoir de mémoire : Mémorial de la Captivité 1940/1945

-  Un témoignage http://www.memoire-net.org/local/de...

-  Paul Chenevier, mémoire de guerre et de captivité

-  un superbe livre publié à Lorient raconte la captivité à travers les croquis de trois artistes prisonniers. "3 artistes au stalag Pierre Laville, Félix Le Saint, Pierre Péron, Jean-Claude Catherine et Dominique Richard, avril 2005.




 

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