"Connaît-on le nom du premier mort de la 2ème guerre mondiale, côté français s’entend.
On connaît celui de 1870, le maréchal des Logis PAGNIEZ (ancien de la campagne du Mexique) ; on connaît celui de la 1ère guerre mondiale, le Caporal PEUGEOT, quel est celui recensé comme tel en 1939 ?"
Patrice S répond en donnant la référence d’un article de l’époque :
LES OBSEQUES DE CLEMENT SURANTYN
PREMIER MORT DE LA GUERRE ONT EU LIEU HIER
Premier soldat mort pour la France, le jeune sergent Clement Surantyn, age de 29 ans, a ete inhume hier, a Croix.
Une foule considerable, une foule bouleversee mais calme et
respectueuse se pressait dans l’eglise Saint-Pierre.
En tete du convoi on pouvait remarquer M.Edouard Rousselle
senateur du Nord, de nombreuses delegations militaires, ainsi
que les representants du groupement des J.O.C, dont Clement
Surantyn etait le secretaire.
PARIS-SOIR 28/9/39
Une recherche sur Internet permet de retrouver une seule et unique référence sous la forme d’un livre publié en 1940 qui confirme l’appartenance à la JOC, et de rectifier l’orthographe du nom donné par le journal qui avait écrit "Sarantyn" :
Frère Stéphane-Joseph Piat, Clément Surantyn, un militant ouvrier chrétien mort pour la France, Editions ouvrières, Paris, 1940
Annie Malfoy, contributrice des histoforums et Croisienne, a contacté Mr Jean-Yves LE MENN, président fondateur du Club d’Histoire de Croix et le mystère est totalement levé sur la question :
Le 17 septembre 1939 sur la ligne Maginot
Le premier soldat tombait pour la France : un Croisien
La destinée de Clément Surantyn fut de tomber le premier à l’aube de cette grande tuerie qui fit à travers tout le globe, 55 millions de morts ! Né le 3 mai 1910, benjamin d’une famille de cinq enfants, mais il est militant de la J.O.C., un des dirigeants fédéraux et de la section de Croix.
Le 26 septembre 1938, il est mobilisé une première fois. Il revient le 7 octobre, et il dira à ses amis jocistes, comme à ses proches : « J’étais là, tout en avant, sous les étoiles, face aux Allemands, prêt à foncer. Je vous assure que je n’étais pas plus fier que cela. J’aurais fait mon devoir jusqu’au bout, mais je pensais aux miens » En effet, Il est marié, père d’une fillette de 3 ans et d’un marmot de trois mois . A plusieurs reprises, il laisse échapper cet aveu : « si la guerre éclate, j’ai dans l’idée que je n’en reviendrai pas .. » Ce sombre pressentiment devait se réaliser.
Le dimanche 17 septembre 1939. le sergent Clément Surantyn. du 37° RAT communiait à une messe en plein air qui avait pu être célébrée grâce à ses démarches. A 17 heures, il recevait un ordre de mission et, avant de partir en side-car avec son motocycliste, il adressait à sa jeune épouse une dernière carte, « La dernière carte : Souvenir d’une excursion et mission à moto à Saverne ».
Le 18, à 3 h du matin, une ambulance l’amenait à l’hôpital de Sarrebourg, mortellement blessé à la tête par des projectiles antiaériens. La joue droite et la mâchoire brisées. ainsi que la main gauche. Il expira dans l’après-midi à 14 h 45.
A Roubaix-Tourcoing, l’annonce de ce deuil, fit l’effet d’un coup de foudre. C’était le premier soldat gui tombait au commencement de ce terrible et long conflit mondial. Ses funérailles furent suivies par une foule émue et considérable.
Clément repose aujourd’hui au carré militaire de Croix ; il n’avait pas trente ans . . et lorsqu’il a fermé les yeux pour toujours, le communiqué du grand quartier général mentionnait : « Rien à signaler sur l’ensemble du front ».
Passant souviens-toi...
D’après l’article de la Voix du Nord, mai 1970 . M GILLEMAN
Mais des aviateurs sont morts plus tôt
dans l’Aéronautique Navale, Le 7 septembre 1939, le Loire 130 n° 2, codé HS2.2, appartenant au bâtiment de ligne Dunkerque, est catapulté au large de Brest pour une mission d’éclairage. Moins d’une demi-heure après, les émissions radio cessent. Malgré toutes les recherches menées, rien ne sera trouvé de l’appareil ni de son équipage qui était composé des :
. EV1 observateur Jean-Marie de Tessières, chef de bord
. Mt pilote Pierre Rochefort,
. Mt mécanicien volant Rémy Jacquiaud,
. SM radio volant Fernand Monet
. QM radio volant Marcel Coadic
précisions de Lucien Morareau
l’équipage des lieutenant Davier et sergent-chef Piaccentini est abattu le 8 septembre 1939 par des Messerschmitt près de Karlsruhe.
Le lendemain, 9 septembre, le capitaine Pierre FION , en mission de reconnaissance, réussit à ramener son avion en feu dans les lignes françaises, mais il s’acrase au seul. Son observateur peut sauter en parachute mais le capitaine Fion est décédé.
précisions de CJE
Enfin, signalons sur Mémorial Genweb le monument aux morts de la ville de Givors dans le Rhône : il est fait mention de la disparition de Jean Davier, lieutenant-observateur au 12e rgt d’artillerie, disparu au cours d’une mission aérienne sur Karlsruhe (Allemagne), le 9 Septembre 1939