Si Lyon n’est pas Compagnon de la Libération, la ville a obtenu la médaille de la Résistance avec Rosette par décret de Novembre 1946, et la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur avec attribution de la Croix de Guerre avec palme le 28 février 1949. Dans ce décret, en passant la traditionnelle formule on lit :
"(...) a joué, un rôle de premier plan dans l’organisation de la lutte clandestine, en devenant un des centres principaux de la Résistance française."
Il est évident que le rôle joué par la ville de Lyon dans l’organisation de la Résistance entre 1940 et 1944 et dans la présence des directions des principaux mouvements de zone sud justifie l’expression employée pour désigner la capitale lyonnaise. C’est en effet à Lyon que les trois grands mouvements de Résistance de la zone Sud se regroupent autour de Jean Moulin pour donner naissance aux M.U.R. (= Mouvements Unis de Résistance)
Cependant, Maurice Moissonnier signale dans un article de la revue Cahiers du Rhône 89 ( N°15 1994) que l’expression aurait été employée pour la première fois "par Philippe Henriot dans un de ses éditoriaux provocateurs".
Gérard le Marec précise :
On a attribué à Philippe Henriot la glorification de Lyon « capitale de la Résistance ». En réalité, le ministre de la Propagande et de l’Information, dans son éditorial diffusé sur les ondes le 15 mars 1944 à 12 h 40 a dit : « Et maintenant, ricanez, messieurs les membres de la Résistance, messieurs les chefs de bande, messieurs les communistes, ricanez, mais vite. Car le temps vous est mesuré... Votre capitale, Lyon, vient de voir se poser, sur la patiente fourmilière du crime bolcheviste et du désordre rouge, le talon de Joseph Darnand. La Milice et les forces du maintien de l’ordre ont vengé leurs morts, non pas en
assassinant mais en mettant la main sur votre état-major, sur vos dossiers, sur vos explosifs, sur vos armes. Vos plans sont entre nos mains. Des monceaux de
documents... »
Philippe Henriot ne se trompait que d’une année et surtout d’auteurs de ce coup de filet.
in Gérard le Marec, Lyon sous l’occupation, Ouest-France,1984, page 37
(Mars 2004)