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Devoir d’Isabelle Rodriguez, 1er prix départemental en 1997
Devoir d’Isabelle Rodriguez, 1er prix départemental en 1997
 



 
 

sujet proposé au niveau 3ème en 1997 à Lyon :

Des femmes ont pris une part active à la résistance, qui ne fut pas seulement la lutte armée contre l’occupant nazi et le régime de Vichy, lutte à laquelle d’ailleurs, elles ont aussi pris part.

Résister, c’était aussi récolter et transmettre des renseignements, assurer le contact entre les résistants, transporter le courrier, les journaux, les armes, accueillir, cacher, nourrir des combattants clandestins, organiser des manifestations etc...

En vous aidant, autant que possible, d’exemples vécus, vous montrerez pourquoi et comment les femmes furent efficaces et parfois irremplaçables dans ces tâches souvent obscures, mais essentielles. 

Résister, refuser le régime du mépris et de l’intolérance, refuser l’inacceptable, l’impensable ; combattre... Combattre avec les armes, mais pas seulement, combattre avec la parole, combattre avec l’entraide, l’humanitaire... Rêver comme Gisèle : "ouvrir cette porte hermétiquement close qui s’ouvrait sur un monde de justice et de liberté." Beaucoup de femmes ont donné leur vie, leur sang, sacrifié leurs familles, plus qu’on ne le pense. Elles n’ont pas toutes manié les armes et pourtant, elles ont contribué à cette lutte, où hommes et femmes se sont unis pour un même combat, et ont construit ce pays, ce monde, dans lequel nous pouvons vivre aujourd’hui.

Il n’était pas facile de rejoindre un réseau, à cause du secret qui les entourait dans la crainte d’éventuels traîtres ; c’est pourquoi les premières actions furent plus symboliques qu’efficaces. Geneviève de Gaule déchirait les affiches nazies, dessinait la Croix de Lorraine sur les murs. Mari-jo Chombart de Lauwe insérait des tracts contre Pétain dans les livres de la bibliothèque. Symboliques, mais dangereux : appeler son cochon "Hitler", cracher devant un policier allemand ou prédire la victoire du Général de Gaule méritaient d’être enfermé.

Cette résistance souvent méconnue existait aussi dans les camps. Quand Marie-Claude Vaillant Couturier est arrivée dans un camp de concentration, elle et ses compagnes, bravant les soldats, ont chanté "la Marseillaise". Une déportée, un médecin, explique que lorsqu’elle a entendu ce chant s’élever dans la plaine sinistre, parmi le croassement lugubre des corbeaux, "c’était se rendre compte que la révolte et l’espérance existaient toujours dans les rues, les bunkers, dans les ponts qui sautent et dans les mains qui s’étreignent..."

Résister par l’art de la poésie, comme Gisèle Guillemot, dont les poèmes, messages d’espoir, d’amour et d’espérance, serrent toujours autant le cour, quarante ans après, et résonnent à jamais dans nos têtes.

La place dans les réseaux et les actions prennent ensuite de plus en plus d’importance et deviennent de plus en plus dangereuses. Elles furent des centaines, peut-être des milliers, et l’Histoire n’a pas toujours retenu leurs noms ; elles ont risqué ou donné leur vie pour cacher et nourrir les réfractaires au S.T.O., les réfugiés politiques, les juifs, les aviateurs alliés. C’était, si les militaires allemands le découvraient au cours d’une perquisition, la mort assurée.

Elise Rivet, Mère Elisabeth dans la vie religieuse, a caché des réfugiés, mais aussi des armes, des munitions, du ravitaillement dans les caes de son couvent. A la suite d’une dénonciation, Elise fut déportée à Ravensbrück où elle donna sa vie aux autres. Elle est un exemple de courage, de détermination, de foi en Dieu, en l’avenir ; car la résistance est aussi une résistance morale. Daisy Martin, habillée de son long manteau et portant toujours avec elle son sac lourd et chargé, a maintes et maintes fois transporté des tracts, des journaux clandestins, des fonds pour le réseau, des émetteurs-radio... Elle mourut après six mois d’interrogatoires, sans rien avouer, comme un défi "à l’aberration qu’est le nazisme". Mari-jo, après avoir aidé un Anglais à gagner la Suisse, créa un réseau d’espionnage. Berthie Albrecht, l’une des six femmes Compagnons de la Libération, s’investit dans "Combat". Nelly Feld imprima des tracts et des journaux clandestins. Hélène Roederer distribua des journaux avant de rejoindre le maquis de Seine et Loire.

Certaines, travaillant dans les hôpitaux, soignaient en secret les blessés dont les noms étaient absents des listes de l’hôpital. D’autres partaient soigner les blessés dans les maquis.

Beaucoup ne sont pas revenues des camps d’extermination. Dans la résistance étrangère, nombreuses furent aussi les actions des femmes. En Grèce, en Yougoslavie, en Pologne, en Russie, les femmes aussi participèrent à la lutte contre le nazisme. Et jusqu’en Allemagne, où résister était particulièrement difficile, se répandit le refus de l’inacceptable. Hans Sholl et sa sour Sophie, et leurs camarades, ont distribué des tracts et ont été exécutés le jour où ils furent jugés par Feisher, le plus fanatique des juges nazis.

Nombre de femmes rejoignirent les Forces Françaises Libres, autour du Général de Gaulle et devinrent conductrices ou ambulancières afin de libérer des hommes pour le combat. Au cour même du gouvernement de Vichy, s’organisa le réseau Armand, dirigé par une femme.

Pour certaines, ce fut l’appel du Général de Gaulle qui les incita à montrer leur mécontentement au gouvernement de Pétain, à Vichy, à la collaboration. Pour d’autres, ce fut le refus du nazisme. Pour les femmes en particulier, ce fut le refus de l’image de la femme vue par Vichy et sa place sociale et politique : ne pas ou ne plus exister. Efficaces, irremplaçables, elles le furent. Utilisant leur profession, leur apparence pour cacher leurs activités, les femmes résistent, même sans armes. Qui soupçonnerait une religieuse dévouée à sa croyance ou une vieille fille frêle et trop maigre ?

Nelly, Geneviève, Nina, Elise... seulement quelques noms parmi tant d’autres ! Tant d’autres qui continuent à se battre aujourd’hui, à lutter contre l’oubli, en écrivant, en venant vers nous, les jeunes, en nous expliquant où conduit l’intolérance. Il reste encore aux femmes, dans beaucoup de pays où elles sont opprimées par les traditions et la religion, des droits à conquérir. Il existe une journée de la femme pour nous rappeler qu’il reste des droits à défendre, des lois à faire changer. Grâce aux femmes de la résistance, la place des femmes dans le monde a fait un bond considérable. C’est à nous maintenant de prendre le relais et de lutter en faveur de la paix et de la liberté. Lutter, sans oublier notre passé, ces poèmes, ces textes qui résonnent désormais en nous : "ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre." 



 

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