Le vocabulaire attaché à la mémoire de la deuxième guerre mondiale est régulièrement source de questions, de débats et résultat de choix. Pour ma part, j’utilise le terme de génocide que j’emploie volontiers avec une majuscule pour évoquer l’extermination dans les camps d’extermination ou les massacres commis par les nazis.
Le génocide est le mot créé en 1944 et repris à l’échelle internationale par l’ONU pour désigner la volonté d’extermination systématique d’un groupe humain. La notion de génocide est employée pour la première fois le 18 octobre 1945 dans l’acte d’accusation contre les grands criminels de guerre allemands traduits devant le tribunal de Nuremberg. Depuis, il désigne les massacres reconnus par le T.P.I comme entrant dans le cadre fixé par la loi internationale. Il est évident qu’on doit prendre garde à une banalisation du mot « génocide » et de la notion de « crimes contre l’humanité », introduite à la même époque, et bien garder à l’esprit que ce qui s’est passé dans l’Allemagne nazie est incomparable et est l’apogée des massacres génocidaires commis au XX e siècle.
Le mot Holocauste a été imposé par les américains (Holocaust) et est le terme utilisé par les historiens anglo-saxons . C’est un terme religieux qui évoque les sacrifices dans la Bible et qui , pour cette raison, est refusé par les victimes et les historiens occidentaux . Toutefois, « par convention, il désigne l’ensemble des génocides et crimes contre l’humanité commis par les nazis et leurs alliés et dont furent victimes les Juifs, les Tsiganes, les homosexuels, les aliénés et handicapés, les opposants politiques et religieux , les élites polonaises, des populations civiles russes et serbes massacrées, ainsi que des habitants de certains villages, etc. » ( voir le Site Droits humains cité plus bas).
Shoah (s’écrit aussi Shoa ou Choa ) s’est imposé avec le film de Claude Lanzmann. Il signifie « la catastrophe » en hébreux et s’applique uniquement au génocide organisé contre les juifs par les nazis dans le cadre de la Solution finale. Il résulte d’une volonté de donner un mot à l’indicible, de dégager la spécificité de l’extermination de juifs.
Judéocide se limite à l’extermination des juifs pendant la Seconde guerre. Toutefois, les Tsiganes ont aussi été les victimes de génocide pendant la Seconde Guerre. Les nazis ont gazé aussi les malades .