Le monument du Pont-Rompu
Le monument du Pont Rompu
"31 Août 1944 Combats du Pont-Rompu.
La vaillance des forces françaises de l’intérieur brisa les dernières vagues germaniques.
Passant n’oublie pas le sacrifice de ceux qui donnèrent leur vie pour que vive la France."
Sur ce monument, sont gravés à jamais trois noms :
Louis Guillaumond du GMO Bir Hakeim, a été tué au matin du 31 août, dans les heures précédant les combats. Il a désormais une rue qui porte son nom à Mornant.
Maurice Nud de la Patrouille Ferreol et René Aumeunier du GMO Cassino ont été tués lors d’un affrontement près de Montagny, le 30 août. D’après le Grand Givors du 22 Septembre 1944, ils ont été retrouvés sauvagement mutilés. ( leurs noms sont aussi portés sur le monument aux morts des » Sept-chemins à Vourles)
Il manquait un nom sur cette plaque, celui du Sergent Hubert Guérinaud ( ou Guérineau). Gravement blessé lors du Combat du Pont Rompu, il a été transporté à l’Hôpital de St-Foy-l’Argentière où il est mort le lendemain. La Mairie de Mornant a déposé une plaque au nom d’Hubert Guérinaud au mois d’août 2001. Des recherches dans les documents du G.M.O. Cassino ont permis d’établir que le Sergent-Chef Hubert Guérinaud était l’un des trois sous-officiers d’aviation arrivés quelques jours plus tôt de St-Etienne avec le commandant Gérard Maury. Ce dernier se souvient : "Nous perdîmes un de mes sergents-chefs d’aviation qui, placé juste au carrefour du Pont Rompu avec un fusil-mitrailleur, avait le premier ouvert le feu..."
Le Combat du Pont Rompu
Le carrefour du Pont Rompu
Cette nuit là, les Allemands, qui doivent s’assurer d’une retraite sans risque par la N 86 de Vienne à Lyon, ont installé un barrage au Carrefour du Pont-Rompu.
L’A.S. de la Loire est dans les environs en alerte maximum. Le G.M.O. "Bir Hakeim", menacé sur Chassagny, doit se replier sur Mornant, tôt, le matin du 31. Louis Guillaumond, chargé de la liaison avec le reste de l’AS, est surpris par les Allemands.
La décision est prise de libérer le Pont-Rompu et d’en déloger les Allemands.
Dans Mornant, le 31 août 1944 © Agnès Moine
Mais lorsque les G.M.O. de l’A.S. arrivent au Pont-Rompu, l’occupant n’est plus là ! Immédiatement, un groupe s’applique à la mise en place d’un dispositif défensif. Il n’est pas entièrement achevé quand surgit un détachement Allemand qui se dirige droit sur le groupe. S’engagent alors les combats du "Pont Rompu" qui se poursuivent l’après-midi sur la route de Givors.
Quinze soldats allemands sont tués, alors que le Sergent Guérinaud, gravement blessé, décèdera quelques heures plus tard pendant son transport à l’hôpital .
Finalement, les Allemands doivent se rendre : l’A.S. compte ce jour-là 22 prisonniers. Quatre camions et deux canons sont pris aux Allemands.
Souvenirs des combats. Le G.M.O Cassino
Quelques hommes de l’As de la Loire
De gauche à droite : Henri Thomas, Joannès Cellard, Jean Marey, Collonges ("Ferréol"), René Gentgen, Barriquand
Du maquis au GMO de l’Armée secrète de la Loire
Le GMO Cassino , conduit par Joannès Cellard, tient son nom de la célèbre bataille italienne entre Naples et Rome où furent engagées les troupes françaises et alliées. A l’origine du groupe, il y a le regroupement d’un maquis, à Roche, près de Montbrison, au début de l’été 1944. En se transformant en Groupe Mobile d’Opération, ce maquis rejoint les rangs de l’A.S. de la Loire aux ordres du Commandant Marey. Après diverses opérations dans la région de Montbrison, il participe aux combats de l’AS : Estivareilles bien sûr et Pont-Rompu près de Mornant et Givors.
Mornant, août 1944.
" Le 30 août, à 15 heures, la compagnie est rassemblée pour une nouvelle opération. La XIXe Armée allemande, poursuivie par la 1ere Armée Française, remonte la vallée du Rhône en direction de Lyon. Nous devons attaquer sur leur flanc avec d’autres FFI . Vers 17 heures, nous arrivons à Thurins, près de Mornant, où nous passons la nuit. Notre effectif est de 70 hommes et notre armement de 6 FM, PM, fusils et grenades. Le 31 août, à 3h45, nous occupons Pont Rompu". (souvenirs de Joannès Cellard)
"A la charge".
Divers GMO sont alors engagés et mettent en place un piège sur la route de Givors à la sortie d’un virage. Gérard Maury se souvient :
"J’ai connu Joannès Cellard en août 1944 au Pont Rompu. Je reçus l’ordre de contacter le GMO Cassino dans la personne de son chef le lieutenant Cellard. Il était à la tête de sa compagnie étirée en colonne par un. Il portait la tenue bleue marine d’Officier de Chasseurs Alpins, son béret incliné sur la tête et avait en bandouillère un clairon. Il m’expliquera qu’il avait été caporal et qu’il avait recruté son GMO. On l’avait nommé lieutenant. (...) Bientôt se présenta sur la bretelle venant de Givors une colonne de plusieurs véhicules allemands. Nous la laissâmes avancer près de nous et nous ouvrîmes le feu. Le convoi stoppa net et les Allemands sautèrent des camions en tirant à leur tour. (...) Le Lieutenant Cellard arriva derrière eux, sonna la charge comme aux beaux jours de la guerre de 14. L’assaut fut donné. "(lettre de janvier 1990)