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Autour d’un film : "L’Armée du crime"
Autour d’un film : "L’Armée du crime"
 



 
 

samedi 19 septembre 2009 par Evelyne Marsura

Pour préparer la séance

UN FILM DE ROBERT GUÉDIGUIAN

source de la photographie : www.larmeeducrime-lefilm.com (JPEG)

"Dans Paris occupé par les allemands, l’ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d’un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu’ils aiment, celle des Droits de l’Homme.

Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures...

Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944. Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays.

Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende. C’est cette belle et tragique histoire que raconte le film."

source du texte et de la photographie : http://www.larmeeducrime-lefilm.com/

Pour préparer la séance :

-  Le site du film http://www.larmeeducrime-lefilm.com/

-  le dossier pédagogique

-  L’Affiche rouge, page de Daniel Letouzey http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/afficherouge.htm

-  L’affiche rouge Adam Rayski, brochure téléchargeable->L’affiche rouge

-  Brochure de l’Exposition "Ces étrangers et nos frères pourtant" à la mairie d’Ivry http://www.ivry94.fr/fileadmin/MEDIA/fichiers/pdf/expo_manouchian.pdf

vidéos :

-  la bande annonce : http://www.larmeeducrime-lefilm.com/#

-  Une vidéo du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon : Clin d’oeuvres - L’Affiche Rouge

http://www.culture.lyon.fr/

-  "Mémoire de résistance : FTP-MOI" sur le site Canal-U http://www.canal-u.fr/

présenté ainsi : "Nous savons depuis peu de temps seulement qu’une partie des travailleurs immigrés, des réfugiés politiques et raciaux ont participé dans la France entière à la résistance. Ce film n’a pas la prétention de retracer leur histoire mais, à travers le cas des combattants FTP-MOI (Francs Tireurs et Partisans de la Main d’Oeuvre Immigrée) de Lyon, de répondre aux questions suivantes : Qui étaient-ils ? Pourquoi et comment ont-ils combattu ? Leur engagement, le rôle des femmes dans la résistance et quels souvenirs aujourd’hui..(...)"

-  Sur le site de l’INA, divers documents dont des extraits vichystes au sujet des "attentats terroristes" et un document des actualités de 1945 autour de la commémoration à Ivry : http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/

-  "La traque de l’Affiche rouge", documentaire de Jorge Amat et de Denis Peschanski, 2006. L’Affiche Rouge y est interprétée par Anna Flori Lamour

-  Stéphane Courtois - Mosco Boucault, "Des terroristes à la retraite", 1985. Le documentaire a alimenté la polémique en abordant le problème de l’élimination du groupe "Manouchian", arrêté dans des circonstances obscures, des historiens et des anciens résistants mettant en cause le PCF.

Pour rattacher à la mémoire locale :

-  sur Memoire-net , le dossier du Collège Ronsard-Mornant "Les étrangers dans la Résistance", primé par le CNRD ( 1er Prix national) http://www.memoire-net.org/etran/index.html

en particulier : http://www.memoire-net.org/etran/etrang7.html et http://www.memoire-net.org/etran/etrang21.html

-  FTP-MOI Carmagnole et FTP-MOI Liberté : Le saviez-vous ? Le père de J-J Goldman (http://www.memoire-net.org) a ouvré au sein des FTP-MOI lyonnais.

A lire : Collin, Claude - Carmagnole et Liberte, Les Étrangers Dans La Résistance En Rhône-Alpes , 2000

-  Bibliographie du CHRD de Lyon :

COHEN Monique-Lise et DUFOUR Jean-Louis (dir.), Les Juifs dans la Résistance, Editions Tirésias, 2001

COURTOIS Stéphane, PESCHANSKI Denis, RAYSKI Adam, Le sang de l’étranger : les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994

GARNIER-RAYMOND Philippe, L’Affiche rouge, Marabout, 1983

KRIVOPISSKO Guy, La vie à en mourir, lettre des fusillés, 1941-1944, Paris, éditions Tallandier, 2006

MANOUCHIAN Mélinée, Manouchian ; suivi deFrank Cassenti explique l’Affiche rouge, Les éditeurs français réunis, 1977

PESCHANSKI Denis, Des étrangers dans la résistance, l’Atelier, 2002

RAYSKI Benoît, L’affiche rouge : 21 février 1944, ils n’étaient que des enfants, Félin, 2004

RAYSKI Adam, L’Affiche rouge, une victoire posthume, Délégation à la mémoire et à l’information historique, 1999

RAYSKI Adam, Les oubliés de "L’Affiche Rouge", Amicale de Liaison des Anciens Résistants Juifs, 1984 (plaquette)

TCHAKARIAN Arsène, Les Francs-tireurs de l’affiche rouge, Editions sociales, 1986 Film documentaire

AMAT Jorge, PESCHANSKI Denis, La traque de l’Affiche rouge, 2006

Documents :

(JPEG)

-  La dernière lettre de Missak Manouchian :

" Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,

Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense.

Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sour et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération.

Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sour et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cour.

Adieu.

Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel "

-  La dernière lettre d’Olga Bancic :

Olga Bancic, jeta à travers une fenêtre une dernière lettre, adressée à sa fille, pendant son transfert à la prison de Stuttgart, pour y être exécutée. La note jointe, adressée à la Croix-Rouge française précisait : « Chère Madame : Je vous demande, s’il vous plait, de donner cette lettre à ma petite fille Dolorès Jacob après la guerre. Ceci est le dernier vou d’une mère à qui il ne reste plus que 12 heures à vivre. »

A l’intérieur de l’enveloppe allemande réglementaire, la lettre adressée par Olga Bancic à sa fille, retranscrite correctement :

Ma chère petite fille, mon cher petit amour.

Ta mère écrit la dernière lettre, ma chère petite fille, demain à 6 heures, le 10 mai, je ne serai plus. Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi. Je vais croire que tu verras ton père, j’ai l’espérance que lui aura un autre sort. Dis-lui que j’ai toujours pensé à lui comme à toi. Je vous aime de tout mon cour. Tous les deux vous m’êtes chers. Ma chère enfant, ton père est, pour toi, une mère aussi. Il t’aime beaucoup. Tu ne sentiras pas le manque de ta mère. Mon cher enfant, je finis ma lettre avec l’espérance que tu seras heureuse pour toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde.

Je vous embrasse de tout mon cour, beaucoup, beaucoup.

Adieu mon amour.

Ta mère.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Olga_Bancic

-  Le poème d’Aragon

« Strophes pour se souvenir »

« Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans.

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbes et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants.

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour voir le jour durant
Mais à l’heure de couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents.

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand.

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie Adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan.

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cour me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée O mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant.

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cour avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »

(Louis ARAGON, mars 1955 : Le Roman Inachevé.)

Les fusillés du Mont Valérien

-  Le mémorial du Mont Valérien : face à la chapelle où ils passèrent leurs derniers instants, un monument à la mémoire des fusillés a été inauguré le 20 septembre 2003 au Mont-Valérien. La cloche des Fusillés, ouvre de Pascal Convert, réalisée sous l’impulsion de Robert Badinter, porte les noms des fusillés par les nazis : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichepage.php ?idLang=fr&idPage=1476

Les lauréats du CNRD 1994 dans la clairière des fusillés - 487.6 ko
Les lauréats du CNRD 1994 dans la clairière des fusillés

-  Sur le siteMémoire des hommes, la base de données des personnes fusillées au Mont-Valérien au cours de la Seconde Guerre mondiale recense les 1014 victimes dont les noms sont inscrits sur le monument commémoratif édifié au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine).

On y retrouve les fiches des 23 :

-  Celestino Alfonso (AR), Espagnol, 27 ans

-  Olga Bancic, Roumaine, 31 ans, décapitée dans la cour de la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944

-  Joseph Boczov [József Boczor ; Wolff Ferenc] (AR), Hongrois, 38 ans - Ingénieur chimiste

-  Georges Cloarec, Français, 20 ans :

-  Rino Della Negra, Italien, 19 ans

-  Thomas Elek [Elek Tamás] (AR), Hongrois, 18 ans - Étudiant

-  Maurice Fingercweig, Polonais, 19 ans

-  Spartaco Fontano (AR), Italien, 22 ans

-  Jonas Gedulgig, Polonais, 26 ans.
-  Emeric Glasz [Békés (Glass) Imre], Hongrois, 42 ans - Ouvrier métallurgiste

-  Léon Goldberg, Polonais, 19 ans

-  Szlama Grzywacz (AR), Polonais, 34 ans

-  Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans

-  Césare Lucarini, Italien, 22 ans

-  Missak Manouchian (AR), Arménien, 37 ans

-  Armenak Arpen Manoukian, "Mardin Lavitian", Arménien, 44 ans

-  Marcel Rayman (AR), Polonais, 21 ans

-  Roger Rouxel, Français, 18 ans

-  Antoine Salvadori, Italien, 43 ans

-  Willy Szapiro, Polonais, 29 ans

-  Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans

-  Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans ?

-  Robert Witchitz (AR), Français, 19 ans

-  Joseph Epstein (Epsztejn, polonais, 33 ans ,(colonel Gilles), commandant de tous les FTP d’Ile-de-France, est arrêté lors du rendez-vous avec Manouchian. Il sera fusillé au Mont Valérien le 25 avril 1944 avec 29 autres résistants français.

Deux élèves du collège, lauréates du CNRD 1998, déposent la gerbe au Mont Valérien, avec Albert Oriol, aujourd’hui décédé - 254.8 ko
Deux élèves du collège, lauréates du CNRD 1998, déposent la gerbe au Mont Valérien, avec Albert Oriol, aujourd’hui décédé



 

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