Mme Rivière, ancienne résistante déportée à Ravensbrück est venue témoigner devant les classes de troisième le 12 décembre 2007.
Elle avait 18 ans en 1944. Elle et sa famille qui possédaient une petite usine alimentaire vers la Doua ont été dénoncées par un Français et arrêtées par la gestapo le 22 mai 1944 à de 9 heures du matin. Ils ont subi un interrogatoire à l’Ecole de Santé Militaire.
Le lendemain (le 23 mai), la famille a été emmenée à Montluc où ils ont rejoint d’autres déportés. Ils ont passé 17 jours en cellule, les hommes ont été séparés des femmes. Elles ont été installées dans un grand hangar. Le matin, elles entendaient les appels pour ceux qui allaient être fusillés.
Le 1er juillet, elles sont parties de Montluc pour Romainville (à côté de Paris). Les femmes étaient centralisées au fort de Romainville, un endroit très dangereux car les nazis y prenaient des otages qui allaient être exécutés dans la région.
Le 14 juillet, sans aucune idée de leur destination et avec l’espoir d’être libérées (jour de fête nationale), elles ont été dirigée à Neuebrenne, un camp de formation pour jeunes SS à la frontière franco-allemande. Elles y sont restées 8 jours, dans des conditions déplorables.
Le 22 juillet, toujours sans aucune idée de leur destination et ne réalisant pas tout à fait ce qui leur arrivait, on les a entassées dans des wagons à bestiaux et après 4 jours de voyage dans des conditions abominables, elles sont arrivées au camp de Ravensbrück le 26 juillet à 4 heures du matin. Elles étaient 850 dans ce convoi.
Les gardiens du camp les ont dirigées en salle de douche, les ont obligées à se dévêtir Ils leur ont donné une robe rayée, un semblant de culotte et des savates . Elles n’avaient plus d’identité, plus de nom, elles n’étaient plus qu’un numéro.
Le quotidien à Ravensbrück :
Appel à 4 heures du matin dans l’allée centrale. Elles restaient debout quel que soit le temps pendant 2 heures et demie à 3 heures. Elles étaient entre 80 000 et 100 000 prisonnières dans le camp. A la fin de l’appel se formaient des colonnes de travail. Elles exécutaient des travaux inutiles.
Il était très difficile de résister, de vivre avec la violence quotidienne, le déshonneur, la déshumanisation, l’humiliation ...
le typhus, la gale : Mme Rivière a attrapé ces deux maladies et a été soignée par la Croix-Rouge après la libération du camp
Juste avant leur libération, elles ont été transférées à Hambourg où elles ont été délivrées par la Croix-Rouge suédoise.
A leur retour, les déportés rescapés ont eu beaucoup de mal à se faire reconnaître et respecter. Il leur a été difficile de reprendre une vie normale.
L’Humanité a alors découvert l’horreur des camps de concentration et que la nature humaine est capable du meilleur comme du pire.
Elsa B et Lola G, d’après le témoignage de Mme Rivière, retranscrit intégralement par Amélie et sa maman
Un autre témoignage de Mme Rivière
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