Le 29 août 1944, le 2e Régiment de Cuirassiers de la 1ère Division Blindée, aux ordres du Lieutenant-colonel Durossoy, régiment qui a pris sa part glorieuse aux opérations pour la Libération de Marseille, est stationné à La Barben, petit village proche de Salon-de-Provence. Dès le lendemain, les chars (4 escadrons) traversent le Rhône, par bacs, à Vallabrègues, au nord de Tarascon. A la nuit, tous les éléments du Régiment sont enfin regroupés dans la région de Bagnols-sur-Cèze. Le 1er septembre, à travers des villages ravagés, le 2e Cuirassiers reprend la poursuite de l’ennemi en fuite. Les routes sont encombrées de véhicules détruits par les avions alliés et de chevaux morts. C’est à La Voulte, le soir, que le Régiment fait sa halte.
Le 2e Cuirassiers à Saint-Galmier. (prise de vue effectuée par un particulier )
La chasse à l’ennemi continue le lendemain. La route est difficile et la traque ralentie par les multiples destructions. Il devient nécessaire de quitter la vallée du Rhône après Tournon et de se diriger vers Saint-Etienne en passant par Annonay. A leur arrivée, et malgré l’heure tardive, tous les Stéphanois sont dans la rue pour acclamer les Sherman. Les chars doivent se frayer difficilement un chemin pour traverser la ville et c’est à Saint-Laurent-Pied-de-Vache, près de Saint-Galmier, que les Libérateurs de la France passent enfin la nuit.
Char Sherman, Saint-Galmier, le 3 septembre au matin, juste avant son départ.
Le 3 septembre, le départ n’a lieu qu’à midi. Il faut dire qu’il faut se ravitailler en essence et que cela est de plus en plus problématique. Dame, il faut la faire venir des plages de débarquement, en Provence ! Le Régiment se dirige alors vers Lyon, traversant Sainte-Foy-l’Argentière et Lozanne. Mais il n’aura pas à combattre pour libérer Lyon qui l’est déjà. Sa route se poursuit sur Anse mais là aussi, la commune vient à peine d’être conquise par le 1er Zouave et l’ennemi est encore juste à côté, à Ambérieux.
Au petit matin, les soldats traversent Villefranche, Mâcon et arrivent à Tournus. Ce sera ensuite Chalon, Beaune, Dijon, Langres, Bois-le-Prince, Altkirch et Mulhouse, dures et meurtrières étapes pour la Libération du pays. Le 2 février 1945, réduit à 18 chars, le 2e Cuirassiers poursuit sa route victorieuse qui le mènera jusqu’au Tyrol Autrichien.
Le 30 avril, Hitler se suicide et le lundi 7 mai, dans le courant de l’après-midi, un message de l’Etat-major de la 1ère Division Blindée arrive : « Par ordre du Gouvernement Français et confirmé par les Autorités Alliées, les hostilités cessent - je dis les hostilités cessent - en Allemagne, sur tous les fronts, à 1h40, le 7 mai ». La guerre est finie.
Mais ne quittons pas Saint-Galmier et revenons-y au soir du 2 septembre 1944.
Victor DEGORGUE ( à suivre)
Cet article a été publié dans l’Essor du Rhône.