La question du non-bombardement des camps d’extermination et des voies ferrées pour mettre fin au génocide revient fréquemment.
Les alliés connaissaient à l’évidence l’entreprise de destruction massive organisée par les nazis. Peu d’actions ont été entreprises pour y mettre en terme. Pourquoi n’a-t-on rien tenté comme par exemple détruire en les bombardant les chambres à gaz de Birkenau ? Le pouvait-on ?
Les principales directions d’évacuation des camps nazis
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Les Alliés et les camps : l’information et l’inaction, par Nicolas Bernard - Matthieu Boisdron - Evelyne Py Août 2002 tente une synthèse des différentes études sur la question de l’ouverture tardive des camps
Les Alliés et les camps : l’information et l’inaction
An aerial reconnaissance photograph of the Auschwitz
Mission : 464 BG:4M97 ; Scale : 1/23,000 ; Focal Length : 12" ; Altitude :
23,000’ ;
Credit line : National Archives, courtesy of USHMM Photo Archives
Date : Sep 13, 1944
Avec l’autorisation de http://www.nizkor.org/
Reste la question de la possibilité technique du bombardement des chambres à gaz d’Auschwitz où il est impossible d’utiliser des bombardiers lourds si l’on veut épargner les baraques des prisonniers. Les divers survols d’Auschwitz pour photographier le camp dans ses moindres détails ou pour bombarder le complexe chimique lié à Auschwitz III ( Monowitz) sont l’oeuvre de bombardiers lourds opérant à haute altitude et ne pouvant guère viser avec précision les chambres à gaz du fond d’Auschwitz-Birkenau.
David Wyman suggère que la meilleure manière d’opérer pour détruire les crématoriums d’Auschwitz-Birkenau avec le minimum de dommages collatéraux pour les aviateurs et les prisonniers aurait été d’envoyer une vingtaine de Mosquitoes anglais(...) et donne pour argument , l’aide à la résistance polonaise de Varsovie. Cependant, dans ce dernier cas, ce sont des quadrimoteurs qui ont été employés, chargés non pas lourdement de bombes mais de matériel pour soutenir la résistance polonaise.
Le rayon d’action du Mosquito basé au sud de l’Angleterre jusqu’en 1944 permet peut-être d’atteindre la Pologne, mais il faut prendre en compte le fait que pour une opération visant les chambres à gaz, il doit être lourdement chargé en carburant et en bombes. Le raid , envisageable seulement à l’été 1944, devient alors délicat et l’issue est incertaine.
Devant ces contraintes techniques nombreuses, l’objectif prioritaire des alliés a été d’en finir rapidement avec l’Allemagne nazie et la guerre.
Détruire les chambres à gaz de Birkenau ? Mais à quel prix, avec quelles conséquences éventuelles du point de vue militaire et humain ?... et avec quel regard de l’opinion aujourd’hui ?